C’est la dernière trouvaille d’un institut de recherche moscovite, annonce l’agence d’information russe Sputnik.
Réjouissez-vous, peuples de la Terre! Des gouvernements pensent à vos emplois! Des usines d’armement tournent à plein régime pour fabriquer l’arme du futur, infaillible, imparable.
La Russie n’a pas le monopole de ces joyeusetés. Pour combattre Daech, Washington vient de conclure un contrat sympathique avec les Emirats arabes unis, la vente de 15.000 bombes et autres joujoux de destruction pour la somme non moins pittoresque de 780 millions de dollars.
La France n’est pas en reste, observe le magazine américain « The National Interest ». Histoire de perpétuer les débouchés pour ses marchands d’armes, elle se profile comme l’une des cinq grandes puissances militaires mondiales à l’horizon 2030, en compagnie des Etats-Unis, de la Russie, de la Chine et de l’Inde.
Rien de nouveau sous le soleil. Le marché des armes est vieux comme le monde, il en est même l’un des moteurs avec la religion et le sexe. Franklin D. Roosevelt le légitimait tellement qu’il l’associait à la défense de la démocratie. Un peu comme Erdogan récupère cette même démocratie pour justifier sa répression contre le coup d’Etat manqué du 15 juillet 2016 en Turquie. L’insoumission tue, pas le cynisme!
Le président américain allait jusqu’à utiliser l’expression «arsenal de la démocratie» pour désigner les fournitures militaires que les Etats-Unis destinaient à leurs alliés pendant les deux guerres mondiales. Le Royaume-Uni, bien sûr, mais aussi la Chine, ennemi de l’ennemi nippon, bénéficièrent de leurs largesses. Chicago, Detroit, New York, Philadelphie, Pittsburgh, plusieurs villes américaines s’acquittèrent avec zèle de cette mission «patriotique».
Du pain bénit pour les employeurs locaux. Les usines Ford, pour ne citer que ce constructeur automobile, participèrent à l’effort de guerre. Une corvée aux désagréments très relatifs puisque la production se voyait rémunérée en monnaie sonnante et trébuchante. A la fin Ford finissait par fabriquer plus de chars et d’avions que de voitures…
Si l’espèce humaine consacrait autant d’énergie à construire des logements décents et valoriser ses terres agricoles qu’à fabriquer des munitions, la faim et la misère auraient peut-être quelque chance de s’atténuer dans cette vallée de larmes. Malheureusement le monde n’est pas constitué seulement d’altruistes soucieux du bien commun.
L’appât du gain facile entretient un cercle vicieux au sein du système financier dominant motivé par la performance boursière. En effet, l’histoire économique montre une corrélation évidente entre les progressions des indices boursiers et les guerres.
Le comble de la perversité est qu’une grande partie de l’assurance-vieillesse et des fonds de pension s’investissent dans des titres boursiers. La population est donc l’otage du commerce des armes: sa disparition entraînerait sa précarité. Cela même si la tendance est d’encourager les investissements dits socialement responsables. Une prise de conscience se fait jour, des promesses sont faites dans les rapports d’activité, mais on est encore loin de la parole aux actes.