La banque genevoise a été prévenante, ses provisions couvrent la peine pécunière entièrement, ses fonds propres sont indemnes.
Un peu moins chanceuse, l’Union bancaire privée devra sortir 187 millions de sa poche, ce qui la contraindra à puiser en partie dans son bénéfice. Cette somme est la première en importance déboursée à ce jour par une banque lémanique dans le cadre de la deuxième phase du contentieux avec Washington. Mais l’UBP affirme qu’elle poursuivra son programme d’expansion.
Pictet fera-t-elle tomber ce record lémanique? A l’heure où ces lignes sont écrites, on ne savait toujours pas à quelle sauce la sanction de la première banque privée genevoise serait apprêtée. Une chose est sûre, la Banque cantonale de Genève doit se féliciter de ne pas avoir cédé aux sirènes de la «récupération» au lendemain du krach de 2008. Moins prudente, sa consœur vaudoise a offert avec générosité l’asile à la clientèle américaine qui avait déserté l’UBS. Conséquence: une amende de 41 millions.
Reste que sur les 18 banques suisses frappées le plus lourdement, la moitié sont genevoises, relevait dernièrement la NZZ. Laquelle expliquait que ce taux élevé s’expliquait par la vocation dans la gestion de fortune. Une tradition qui rend toujours difficile la situation de nombreux gestionnaires piégés par les accords conclus entre Berne et Washington. Beaucoup n’osent toujours pas sortir de Suisse de peur de connaître le sort de Raoul Weil, à savoir l’extradition vers les Etats-Unis. Il arrive même qu’ils se retournent contre leur ancien employeur à qui ils intentent un coûteux procès.