L’encyclopédie en ligne Wikipedia le présente comme «une fondation à but non lucratif», se donnant pour mission d’«améliorer l’état du monde». Est-ce dans cet esprit que se rendront à Davos les banquiers centraux des principales places financières de la planète? On peut toujours rêver. Cette année dans la station grisonne, le WEF revient avec son tralala d’événements qui n’en sont pas. La plupart des médias entretiennent l’illusion que ce raout bunkérisé exerce une tâche citoyenne. Des ONG ne sont-elles pas parties prenantes? Mais derrière cet écran de fumée se cachent les visées hégémoniques de quelques méga-groupes industriels.
A Davos se donnent rendez-vous traditionnellement les représentants d’une corporation de politiciens et d’affairistes aux ordres de Mammon. Cette édition du WEF ne faillira pas à la tradition, les participants porteront le badge aux couleurs de l’internationale consumériste. Sur la liste de présence, on retrouve à peu près les mêmes acteurs que l’année dernière, avec un joker en plus: le président iranien Rouhani qui confirmera le retour de l’Iran dans la famille des bien-pensants de la gouvernance. Le pétrole, il est vrai, n’a pas d’odeur.
Le Forum économique ayant pour habitude de faire diversion avec un thème général destiné à lui conférer une légitimité scientifique, la conférence sera placée, cette année, sous le signe des déficits publics. Pompée par le fisc et la hausse des primes d’assurance, la classe moyenne en voie de disparition se réjouit de connaître la recette miracle qui sortira de la casquette de l’occupant du Nautilus davosien.
Depuis qu’il existe, le Forum économique n’a jamais anticipé les grandes crises financières. Touchons du bois.