Cette année-là, la BNS et la Confédération agissent de concert pour empêcher la faillite du géant bancaire.
Aujourd’hui UBS n’a guère plus de raison de rouler les mécaniques car même si son PDG donne de grandes leçons de comportement européen dans les médias après l’acceptation de l’initiative sur l’immigration de masse, la banque survit moins en raison de ses qualités intrinsèques que d’une rente de situation liée au label systémique. «Too big to fail», elle est à l’abri de toute déconvenue, son ratio de fonds propres est à peine supérieur à celui qui est imposé aux banques cantonales et, fiscalement, elle bénéficie d’un traitement de faveur.
Des politiciens affirment même qu’elle ne paie plus d’impôts grâce à des artifices comptables, alors que le salaire de son PDG, lequel gagne huit fois plus que son homologue à la Banque cantonale de Genève, a augmenté de 2 millions en 2013 par rapport à 2012.
En 2008, il ne s’était trouvé personne pour contester le paquet de mesures destinées à empêcher le naufrage d’UBS. Les banques cantonales riaient sous cape et ne se gênaient pas de ratisser large dans la clientèle de l’établissement menacé.
Mais elles se gardaient bien de crier à la concurrence déloyale alors qu’elles auraient été légitimées pour le faire. Le souvenir de leur propre sauvetage par les pouvoirs publics les en a-t-il dissuadées? Toujours est-il que cette mauvaise conscience s’est dissipée depuis au vu de la succession de plaintes et d’enquêtes qui entachent l’image d’UBS.
Il y a quelques jours, l’association faîtière des banques cantonales a enfin pris le taureau par les cornes en demandant que les exigences en matière de fonds propres soient adaptées à la taille des établissements.
Chronique parue dans GHI du 9 avril 2014