Aujourd’hui il s’en prend tout simplement à la Suisse, qu’il menace de quitter. Sergio Ermotti est un PDG totalement désinhibé. Peu lui chaut le poids du passé, le sauvetage en son temps par le contribuable helvétique de sa banque, le géant UBS. La crise des subprimes était passée par là, UBS pouvait mettre la clé sous le paillasson. L’intervention de la BNS avait été nécessaire, plusieurs dizaines de milliards de caution furent placés sur la balance des risques, on ne sut pas ce que la banque centrale américaine, appelée à la rescousse, réclama en échange. La levée du secret bancaire? Jamais confirmation ne vint rassurer le bon peuple, ou plutôt le dégoûter.
Bref Ermotti sort ce qui lui passe par la tête, quand il a envie de le faire. Dans le fond pourquoi se gênerait-il? En 2016, ses propos avaient fait tiquer quelques députés qui le trouvaient un peu ingrat. En 2017, il n’est plus personne pour le remettre à sa place. UBS pourrait suivre l’exemple de telle grande banque suédoise et s’installer à Helsinki que nul n’y trouverait à redire. Si ce n’est le personnel, des milliers d’employés laissés sur le carreau, alimentant les cohortes de chômeurs du secteur bancaire.
Mais le plus étonnant est le silence face à cette autre déclaration de M. Ermotti, relayée par l’ATS: « UBS n’est plus en mains suisses, mais détenue très largement par des investisseurs étrangers ». Autrement dit, il suffirait d’un claquement de doigts de quelques actionnaires récalcitrants pour que la plus grande banque suisse lève l’ancre. Sans état d’âme et dans l’indifférence générale. Tout cela parce que la Suisse n’offre plus de conditions-cadre hospitalières, assure le PDG. Lequel n’hésite pas à citer Londres parmi les destinations envisageables.
On vous le disait: Brexit ou pas, Albion demeure perfide