La venue en Suisse de cette antenne du deuxième groupe bancaire français, Banque populaire caisses d’épargne, est en soi une bonne nouvelle. Les règles de la concurrence jouent, la loi des vases communicants aussi.
Créée sur mesure pour répondre aux besoins de la clientèle frontalière, la Banque du Léman apporte une bouffée d’air frais à un secteur dont la descente aux enfers ne connaît pas de répit depuis 2008, l’année du krach d’UBS. Mais l’événement n’en reste pas moins marginal.
En l’état, le seul élément qui pourrait révolutionner la place financière suisse serait l’absence de mauvaises nouvelles sur le front des scandales. Une trêve destinée à rehausser l’image des banques. Las, c’est aujourd’hui Credit Suisse qui se distingue négativement. Les errements de ses gestionnaires de fortune en Chine, un pays où l’on rigole encore moins avec la justice qu’aux Etats-Unis, pourraient lui coûter très cher. Ils montrent à tout le moins qu’après l’aîné UBS, le dauphin n’aura tiré son épingle du jeu que pour mieux subir le contrecoup d’un tardif et coupable revers de fortune.
Le deuxième groupe bancaire suisse commence mal l’année et pourrait bien ne pas être le seul. On croise les doigts pour une ou deux grandes banques privées ainsi que pour certaines banques cantonales qui se sont déshabillées devant l’Oncle Sam, s’exposant à de lourdes amendes. S’il faut en croire les résultats de la Banque cantonale de Fribourg, qui donne le ton, 2013 devrait encore s’avérer un bon cru. Mais 2014 s’annonce bien incertaine pour la finance lémanique.