Ils s’avèrent dévastateurs pour la place financière helvétique même si une poignée d’établissements tirent très bien leurs marrons du feu, comme en témoignent les résultats semestriels tombés au mois d’août.
Au début de l’année, les banques suisses ont dû faire amende honorable et s’inscrire dans une catégorie situant leur responsabilité potentielle dans la gestion des fonds de clients américains qui ont fui le fisc de leur pays. Les plus grandes ont été placées au premier niveau car sur elles pesaient déjà de lourdes sanctions. Plusieurs banques cantonales, les deux lémaniques notamment, ont choisi la deuxième catégorie, qui n’exclut pas une violation du droit américain, mais n’admet pas pour autant une culpabilité directe. Ces instituts ont constitué de solides provisions dans l’attente de savoir à quelle sauce ils seront mangés.
La troisième catégorie suppose un aplomb particulier de la part de la banque qui l’endosse, dans la mesure où cette entité déclare n’avoir exercé aucune activité illicite en relation au droit des Etats-Unis. Ce faisant, elle doit pouvoir prouver ses assertions et se plier aux exigences d’une expertise indépendante. A ce jour, seule une grande banque privée de Zurich a choisi cette option redoutable. Or il se trouve que cette perle est justement l’une de celles qui voient affluer le plus d’argent frais.
Il n’y a donc pas de miracle. La clientèle apeurée ou déçue quitte les esquifs en pleine dérive pour grimper sur des trois-mâts aux quilles solides. Et ces valeurs sûres de la finance se comptent sur les doigts de la main. Elles devraient même affirmer leur singularité prédatrice au cours des prochains mois. Et, par des acquisitions, contribuer de manière significative au processus de redistribution des cartes.