Officiellement, rien du tout. Intimement, on suppose qu’il doit grincer des dents, le représentant du Qatar au conseil de la deuxième banque helvétique dont un fonds d’investissement de son pays est un actionnaire important. Credit Suisse a déçu, au troisième trimestre, alors que l’émirat pétrolier traverse déjà une mauvaise phase après avoir pris un bouillon dans Glencore, VW et la Banque agricole de Chine, trois de ses participations.
Les résultats de Credit Suisse laissent à désirer sur presque sur toute la ligne. Le nouveau PDG, Tidjane Thiam, a fait diversion en annonçant une restructuration se traduisant par la suppression d’un poste sur dix et le lancement d’une stratégie axée sur la gestion de fortune au détriment de la banque d’affaires pourtant le cœur de l’activité traditionnelle de la banque qui finança la création des chemins de fer helvétiques, à la fin du XIXe siècle. Au centre des convoitises: les nababs d’orient. Les analystes émettent des avis prudents. Ils aimeraient bien connaître le fond de la pensée de Cheikh Jassim. Mais celui-ci continue à compter en silence les grains de son chapelet.
Pour autant, la clientèle helvétique doit-elle se faire du mouron? Pas forcément. La nouvelle organisation prévoit en effet la création d’une entité relativement autonome, partiellement cotée en bourse, et dont le moins que l’on puisse dire est qu’elle n’a pas été entravée par l’écueil pléonasmique. L’entité s’appellera Credit Suisse (Suisse) AG! Elle pourra voguer vers où bon lui semble, une fusion ou un rachat, par exemple, si tant est que les prochains mois et années confirment la tendance prophétisée récemment dans la presse par un cadre bancaire lémanique.
GHI