Neuf ans aux Affaires étrangères, avec vigueur et passion Bilan. C’est un bail de neuf ans qui expire pour Micheline Calmy-Rey à la tête du Département des Affaires étrangères. Son activisme tous azimuts aura fait d'elle une figure emblématique de la Suisse sur la scène internationale.
BIOGRAPHIE Elue en décembre 2002, Micheline Calmy-Rey a pris ses fonctions au Conseil fédéral en 2003. Genevoise d’origine valaisanne (Chermignon), elle a fêté son 66e anniversaire le 8 juillet dernier. Détail important quand on sait que la militante socialiste s’est beaucoup investie pour la retraite des femmes. Licenciée en Sciences politiques de l’Université de Genève (1968) - mariée, deux fois mère et trois fois grand-mère - Micheline Calmy-Rey a été deux fois présidente de la Confédération (2007 et 2011). Conseillère d’Etat genevois de 1997 à 2002, Micheline Calmy-Rey n’a jamais été parlementaire fédérale et n’aura durant ses neuf années connues qu’un département: celui des affaires étrangères qu’elle a incarné avec une rare vigueur et passion.
BILAN POLITIQUE Les bilans de son action et panégyrique à venir ne manqueront pas de souligner une activité incessante pour placer la Suisse sur la scène internationale. Son concept de «neutralité active», son engagement pour l’Initiative de Genève en faveur de la paix au Proche-Orient, ses combats pour les droits de l’homme, son activisme tous azimuts auront marqué cette presque décennie de Micheline Calmy-Rey à la tête des affaires étrangères. D’autant que Micheline Calmy-Rey n’a jamais manifesté beaucoup d’intérêt pour les affaires intérieures.
De plus, son action restera marquée par sa relation avec l’Union européenne (UE). C’est elle qui a conclu les accords bilatéraux II. Micheline Calmy-Rey et l’UE, c’est un va-et-vient incessant entre Berne et Bruxelles, une fascination mêlée d’agacement… Finalement très en écho du ressentiment amour-haine de la population suisse envers l’UE.
LES MOMENTS FORTS Et dans les images fortes associées à Micheline Calmy-Rey, il restera sans doute celle du retour de Max Göldi, en juin 2010. La libération finale des otages suisses ne masquera pas le sentiment d’humiliation, de vexation et d’isolement qu’a traversé la Suisse lors de cette crise libyenne. Avec encore pour elle, conseillère fédérale genevoise, le poids d’une partie de l’opinion publique alémanique contre elle qui ne voyait dans cette affaire qu’une Genferei de plus. C’est-à-dire une maladresse genevoise. L’UDC Suisse alémanique en avait d’ailleurs fait son ennemie préférée. Usant de son image de ministre des Affaires étrangères pour en faire le symbole de l’internationaliste gauchiste urbaine qui aime les étrangers et qui méprise la Suisse profonde.
L’IMAGE Au-delà des adversités politiques, Micheline Calmy-Rey avec sa coiffure très particulière ont fait le bonheur des dessinateurs de presse de tous le pays qui aiment à la transformer en vampire «Cruella» ou en tôlière d’une maison hantée. Ces tenues excentriques et son goût pour les accessoires de mode (ses lunettes, ses sacs à main, ses manteaux, ses souliers…) ont régulièrement défrayé les chroniques «pipole» des journaux de boulevard comme des journaux autoproclamés de qualité. C’est aussi l’une des meilleures clientes des imitateurs et «cabarettistes» à l’instar d’un Yann Lambiel dans l’émission La Soupe de la RSR. A n’en pas douter, c’est une véritable figure, une icône de la politique suisse qui s’en va. Seul Pascal Couchepin ou Christoph Blocher peuvent rivaliser avec elle en termes de notoriété.