Peu de chose, en termes de spéculation immobilière et affairiste.
Près de la gare de Champel à Genève, nous apprend la presse dominicale, onze chênes ont été abattus. Quelques mois seulement après avoir été plantés. Qui s’est planté? Le promoteur avide ou le gogo crédule?
A Lausanne, au coeur de la ville, le plus haut séquoia de la région lémanique a été réduit à l’état de rondins découpés à la tronçonneuse.
A Château-d’Oex, le petit verger adjacent au musée du Pays-d’Enhaut n’existe plus. Un espace de poésie sacrifié à l’agrandissement du musée.
Chaque fois, on nous sort la même justification: l’arbre était de toute façon malade. Mais qu’est-ce qui le rend malade? Les nids des oiseaux ou le béton?
La flore est le refuge de la gent ailée. Mais aussi et avant tout le poumon de la planète. Attenter à la végétation revient à scier la branche sur laquelle la femme et l’homme sont assis. Il s’agit donc d’un crime, passible du tribunal international. Mais qui jugera les pyromanes de l’Amazone?
En temps normal, les bûcherons pratiquent un noble métier. Dans une forêt, ils veillent à l’équilibre des feuillus. Ils travaillent en amont des charpentiers qui ravissent par leurs créations les yeux des amoureux des choses bien faites. Le bois est non seulement esthétique mais bénéfique à la santé du corps et de l’âme. Rien à voir avec l’aluminium et le plastique, froides armatures où s’épanouit la violence.
En Suisse, en Amazonie, ailleurs, le bûcheron est devenu le bourreau de la beauté.