Johann Schneider-Ammann annonce la couleur dans la presse dominicale: il visitera Bruxelles, la Chine, l’Iran et… le Mexique. Le choix du pays latino-américain intrigue. Les Suisses seraient-ils en manque de tequila?
Non, le ministre de l’Economie trouve utile de se rendre dans un Etat dont les relations avec son grand voisin américain pourraient inspirer la Suisse à l’heure où Bruxelles et Washington étalent les dernières nappes d’asphalte sur le Tafta, autoroute de libre-échange à huit pistes entre l’Europe et les Etats-Unis.
En effet, selon M. Schneider-Ammann, les négociations menées par Washington et Bruxelles pourraient aboutir en 2016, une déclaration même pas travestie en confidence, qui en dit long sur l’impréparation du monde politique: les Chambres n’ont jamais débattu sérieusement des conséquences d’un accord susceptible de bouleverser les rapports économiques internationaux.
Nouveau bloc, le Tafta compliquerait considérablement la tâche des exportateurs suisses déjà pénalisés par le cours du franc. D’où l’intérêt de «schmouzer» avec le Mexique dont le destin commercial s’apparente à celui de la Suisse.
D’où également la nervosité du Conseil fédéral qui doit déjà jongler avec l’Union européenne dans le dossier de l’immigration.
Si la Suisse veut obtenir une clause de sauvegarde, il lui faudra offrir en échange des susucres. En quoi consisteront-ils? M. Scheider-Ammann ne le dit pas encore mais il sait qu’il devra jouer serré.
Pour quelqu’un dont plus d’un correspondant à Berne a raillé la faloterie, le défi est risqué. Seul l’avenir dira s’il aura été insurmontable.
GHI