Troublante est la promptitude à organiser la vindicte. En mars dernier, un avion disparaît des radars au-dessus de l’océan Indien, les experts du monde entier se perdent en conjectures. Mais alors qu’ils sèchent depuis plusieurs mois dans une zone desservie par la flotte américaine, il ne faut que quelques heures à Washington, le 17 juillet, pour désigner le coupable. En 2001, l’ennemi était Bin Laden, en 2014 c’est Poutine.
Le constat de cette précipitation ne suffit pas à relancer la théorie du complot mais il alimente la polémique autour d’une coïncidence de dates, le 17 juillet 2014 étant aussi le jour qu’a choisi Israël pour lancer son attaque contre Gaza. Dans les médias, l’événement a cédé la vedette à l’Ukraine alors qu’il aurait provoqué des Unes abondamment commentées en temps normal. Il ne s’agit pas ici de jeter l’anathème sur tel belligérant plutôt que tel autre mais de démonter froidement les mécanismes de la guerre. Profiter d’une situation embrouillée pour agir dans l’ombre le plus efficacement possible constitue le b.a-ba de la Stratégie avec un grand S. Déjà en 1956, une première invasion de Gaza par l’Etat hébreu était intervenue au plus fort d’une grave crise internationale, en l’occurrence la révolution hongroise.
Quelle relation, me direz-vous, avec une chronique sur la finance? Elle est évidente. La plupart des conflits modernes se livrent pour le contrôle des matières premières. Il n’est pas anodin de relever que le prix du pétrole se maintient à de hauts niveaux depuis plusieurs mois. Les tensions internationales alimentent aussi la spéculation sur le cours de l’or. Sans parler de la bourse dont les indices ont décroché au lendemain du crash.